
Le Programme Européen d'Aide aux plus Démunis
28/12/2012 16:24
Origines
Le Programme Européen d'Aide aux plus Démunis, plus souvent désigné par son acronyme (PEAD), a été créé en 1987 par Jacques Delors, alors Président de la Commission européenne, pour redistribuer aux personnes dans le besoin, le surplus de la production agricole du continent européen.
En effet, à la fin des années 1980, les stocks européens étaient au plus haut. Aussi, les pouvoirs publics européens ont-ils décidé de permettre la redistribution de l'excédent de production agricole qui ne parvenait pas à trouver de débouchés sur le marché.
Ce programme, géré par FranceAgriMer, permet à quatre associations caritatives en France, de distribuer des denrées alimentaires : la Fédération Française des Banques Alimentaires, les Restos du Cœur, le Secours Populaire Français et la Croix-Rouge Française.
Concrètement, comment se met en œuvre ce programme ?
Aujourd'hui, le PEAD dispose d'un budget de 500 millions d'euros par an, pris sur la dotation de la Politique Agricole Commune (PAC).
Chaque année, l'Union européenne alloue à chaque État-membre, un budget pour le financement des dépenses engagées au titre du PEAD.
Par exemple, en 2012, la France a pu disposer de 70,563 millions d'euros pour financer l'achat de denrées alimentaires (produits laitiers, céréales, conserves de fruits et légumes, …).
La survie du PEAD
En novembre 2011, l'Allemagne avait remis en cause l'existence de ce programme (la Cour européenne de Justice avait été saisie d'une plainte de l'Allemagne) mais avait finalement concédé à le maintenir jusqu'en 2013. En échange, elle avait demandé la suppression de ce programme à compter de 2014 au motif que le budget de l'Union européenne ne peut plus financer une telle politique sociale.
Ce programme sera donc probablement supprimé et remplacé par un Fonds Européen d'Aide aux plus Démunis en janvier 2014.
En effet, lors du vote du budget 2014-2020 de l'Union européenne, le remplacement du PEAD a été acté.
Mais demain, le budget de remplacement réservé au financement de l'aide alimentaire, sera en nette baisse : de l'ordre de 2,5 milliards d'euros pour 7 ans. Soit une baisse de 1 milliard d'euros sur 7 ans.
Lors du vote du programme de remplacement, 7 pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède et République Tchèque) étaient opposés à la reconduction du PEAD, considérant que l'aide alimentaire doit s'appuyer sur un système de fonctionnement national. Ainsi, par exemple, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont déjà mis en place des systèmes nationaux d'aide alimentaire, ce qui motive leur refus de continuer à contribuer à un Programme Européen d'Aide aux plus Démunis.
La mobilisation
Du côté des Associations, la combattivité succède à l'inquiétude et elles ont ainsi lancé une grande campagne de sensibilisation en octobre 2012, intitulée "The Air Food Project".
Dans ces vidéos, des personnes mangent dans des assiettes vides, symbolisant les besoins alimentaires qui demain, pourraient ne pas être satisfaits.
La pétition est disponible pour signature (ainsi que l'ensemble de la campagne) sur le site www.theairfoodproject.com .
La survie de ce PEAD (ou de fonds équivalents) constituerait un symbole et la preuve que l'Europe d'aujourd'hui ne renie pas les souhaits de ses Pères fondateurs, de voir se construire, une Europe de la paix, une Europe sociale, solidaire et fraternelle.
Hélène COLIN
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